LA LOUVETIERE, UNE RICHESSE MYCOLOGIQUE
Les champignons sont abondants sur les sols acides où ils participent grandement au recyclage indispensable de la matière vivante.
Ils peuvent prendre une multitude de formes : avec ou sans pied, avec des lamelles sous le chapeau, des tubes, des aiguilles ; multitude de couleur : rouge à pois blanc, vert, bleu, noir, brun, blanc éclatant ou jaunâtre…, de toucher : lisse, rugueux, visqueux ou à écailles.
L’automne est bien sûr la période la plus favorable à leur découverte mais, dès que le sol se réchauffe, que l’humidité est suffisante, de nombreuses espèces apparaissent. Mais ATTENTION, tous ne sont pas comestibles, loin de là.
Si pour certains, la consommation d’un plat se traduira par de grands désagréments digestifs, pour d’autres, les conséquences peuvent être bien plus graves, avoir des conséquences neurologiques ou musculaires, voire entrainer la mort.
Le champignon que l’on cueille n’est que l’organe reproducteur d’un organisme essentiellement souterrain et quasiment invisible : le mycélium, ensemble de filaments qui assurent le développement et la nutrition.
On pourra en découvrir sur tous les supports contenant de la matière organique : sur le sol recouvert d’humus, sur le tronc d’arbres encore vivants, sur les feuilles, sur les arbres morts en voie de décomposition.
En effet le champignon est dépourvu de chlorophylle et ne peut trouver le carbone qui lui est indispensable que chez un autre être vivant. Pour le trouver, le mycélium dispose de plusieurs stratégies :
- Il peut être saprophyte : il se développe sur des végétaux morts (feuilles, troncs, souches).
- Il peut être symbiotique : il crée avec un arbre une association à bénéfice réciproque.
- Il peut être parasite : il utilise alors la matière organique de son hôte sans contrepartie.
Voici quelques exemples de ce que vous pourrez rencontrer au cours de votre randonnée (une liste plus complète est en pièce jointe, liste qui évoluera en fonction des découvertes faites).
Les espèces lignicoles vivent en saprophyte sur les bois morts ou vivants et sur les souches:
par exemple le polypore soufré (Laetiporus sulfureus) reconnaissable à ses chapeaux nombreux et imbriqués d’un bel orange vif quand ils sont jeunes.
Commun sur les troncs morts ou mourant de châtaignier ou de merisier.
L’amadouvier (Fomentes fomentarius) (autre polyporacée), lié au hêtre vieillissant ou abattu, présente un chapeau en 2 parties, en forme de sabot de cheval, très épais à bourrelets concentriques ocre à brun rouge. Une coupe transversale montre sous la croûte une matière douce, fibreuse et souple : l’amadou, mot pouvant être d’origine provençale signifiant « amoureux » car il peut prendre feu !
L’amadou, imprégné de salpêtre (nitrate de potassium) permettait la fabrication du briquet. (voir le site: cliquer)
On l’a trouvé dans la besace de Ötzi , retrouvé au Tyrol, vivant au néolithique : de fines tranches posées sur une plaie ont une vertu homéostatique et cicatrisante. Notre ancêtre voyageur était prévoyant.
Notons aussi que cet amadou est utilisé par des pêcheurs pour fabriquer des mouches artificielles.
Pour terminer citons les jolies trametes versicolores.
Parmi les espèces se développant dans le sous-bois, la russule charbonnière (Russula cyanoxantha) est visible en Juin si le temps est doux et pluvieux, sous les feuillus reconnaissable à son chapeau violet mêlé de vert et à ses lamelles blanches, non cassantes, se pliant sous le doigt.
Le paxille enroulé (Paxillus involutus) très communs, à la fois sous les feuillus et les résineux, de couleur brun ocre à bord enroulé ; les lamelles sont jaunes virant au brun. Toutes les parties de ce champignon virent au brun-noir au touché.
LE COIN DES SPECIALISTES
Les Basidiomycètes : dont il existe 20 000 espèces en France sont les champignons considérés comme les plus perfectionnés et bien connus du public. Chez les plus grands, le pied et « le chapeau » ou carpophore constituent la fructificationLes plus petits ou micromycètes sont microscopiques et moins connus ; ils peuvent être pathogènes pour la plante ; ce sont les rouilles, charbon…
Les spores se développent sur des espèces de massues appelées basides.
Les Ascomycètes : les spores sont enfermées dans des sacs appelés asques ; la forme de ces champignons est très variable : coupe, boule, replis…
Amanita spissa |
Amanite épaisse |
Ascocoryne sarcoides |
Ascocoryne charnu |
Bjerkandera adusta |
Polypore brûlé |
Calocera cornea |
Calocère cornée |
Chlorociboria aeruginescens |
Chlorociborie vert-de-gris |
Clitocybe gibba |
Clitocybe en entonnoir |
Collybia confluens |
Marasme confluent |
Collybia fusipes |
Collybie à pied en fuseau |
Crepidotus mollis |
Crépidote mou |
Crepidotus variabilis |
Crépidote variable |
Daedalea quercina |
Lenzite du chêne |
Fomitopsis pinicola |
Polypore marginé |
Ganoderma applanatum |
Ganoderme applani |
Hypocrea pulvinata |
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Hypoxylon fragiforme |
Hypoxylon en forme de fraise |
Lactarius obscuratus |
Lactaire obscur |
Marasmiellus ramaelis |
Marasme des rameaux |
Marasmius rotula |
Marasme petite roue |
Mycena galopus |
Mycène à lait blanc |
Mycena haematopus |
Mycène à lait rouge |
Cosmopora episphaeria |
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Oudemansiella mucida |
Mucidule visqueuse |
Panellus stipticus |
Panelle styptique |
Paxillus involutus |
Paxille enroulé |
Phallus impudicus |
Satyre puant |
Piptoporus betulinus |
Polypore du bouleau |
Pluteus cervinus |
Plutée couleur de cerf |
Psathyrella candolleana |
Psathyrelle de De Candolle |
Ramicola centunculus |
Simocybe olivâtre |
Russula cyanoxantha |
Rusulle charbonnière |
Russula vesca |
Russule comestible |
Stereum hirsutum |
Stérée hirsute |
Stereum insignitum |
Stérée remarquable |
Trametes gibbosa |
Tramète bossue |
Strobilomyces strobilaceus |
Bolet pomme de pin |
Tremella mesenterica |
Trémelle mésentérique |
Vibrissea decolorans |
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Ceratiomyxa fruticulosa |
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Ceratiomyxa porioides |
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Lycogala epidendron |
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Lycogale arboricole, Lait de loup |
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Fuligo septica |
Fleur de tan, Beurre de sorcière |
Relevé fait et corrigé par Michel B. et Michel R. en 2014
Entoloma sp
Stereum hirsutum
Ganoderma sp
Sarcoscypha coccinea
Polyporus brumaliss
Relevé fait par Michel.B. le 17 avril 2016
M423T-BF/SH/CP-180516