LA LOUVETIERE, UNE FORET TEMPEREE
La Louvetière n'a pas toujours été une forêt ; Il y a un siècle cette zone était habitée, cultivée. Le départ de ses habitants essentiellement pour des raisons économiques a fait progressivement réapparaître le taillis qui pouvait être exploité pour du petit bois de chauffage puis la futaie...
Comme toutes les forêts du Morvan au dessous de 700 mètres, elle est constituée d'arbres feuillus et de résineux plantés par l’Homme.
Elle va se développer au carrefour de plusieurs influences climatiques : continentale avec des précipitations régulières d'environ 900millimètres par an, des gelées tardives fréquentes (altitude de 400 mètres), mais aussi méridionale.
Le sol acide résultant de la dégradation de la roche mère (le gneiss, voir Géologie) et les pentes parfois assez forte vont conditionner les éléments nutritifs à sa disposition.
Le Bouleau verruqueux est une espèce pionnière ; il va rapidement laisser la place aux « grands seigneurs » de la forêt
Les deux espèces d’arbres à feuilles caduques les plus abondantes sont le chêne sessile et le hêtre. Le premier fut favorisé pour la production de ses glands qui nourrissaient le bétail, le second très prisé à partir du XVIème siècle comme bois de chauffage.
Ils sont souvent accompagnés par le charme.
Le long du ruisseau de la Papeterie et de plusieurs rus que vous franchirez pendant votre randonnée vont se développer le frêne et l’aulne glutineux (ou Verne)
Le châtaignier (« Arbre à pain » de nos ancêtres) se plaît sur ces sols acides ; ce méditerranéen a su s'adapter aux rigueurs des hivers autunois.
Les résineux introduits à partir de 1960, favorisés par les aides du Fond forestier national ; l’épicéa et le douglas, un sapin américain mais aussi le sapin pectiné, originaire du centre et du Sud de l’Europe témoigne lui aussi d'une tendance méridionale.
La proportion de résineux reste faible.
Ainsi le boisement fut naturel ainsi que le montre la présence du chêne pédonculé, complété par des plantations d'autres feuillus. La partie la plus humide, traversée par le ruisseau a été délaissée et s'est développée spontanément tandis que certaines parties ont été enrésinées.
Par ces caractéristiques, c'est une zone forestière d'un haut intérêt écologique qu'il convient de préserver.
Le devenir de cette forêt
On constate peu de trace d'exploitation au cœur de la forêt : pas de souche, pas de trouées artificielles ; les résineux ont été plantés il y a une trentaine d'années, plantation qui n'a pas été suivie d'éclaircies ni de mise en lumière.
L'essentiel des peuplements est donc vieillissant et présente de nombreux vieux et gros arbres et un couvert dense
La dimension des vieux arbres est remarquable, en particulier celle des Hêtres (Par exemple, Diamètre mesuré : 105 cm, pour une hauteur estimée de 35 mètres)
Des trouées naturelles dues à des chablis (arbre déraciné et tombé sur le sol) permettent des régénérations naturelles en particulier de hêtres; parfois des semis de résineux s'installent sous le couvert.
Pour conclure
Cette forêt constitue un écosystème intéressant dans lequel se développe un ensemble de plantes herbacées, de champignons, de mousses et de fougères.
Elle héberge aussi une faune variée que vous retrouverez dans une autre rubrique.
M421T-BF/JG/CP-270416