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mercredi 04 décembre 2024

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Oiseaux

LES OISEAUX DE LA LOUVETIERE

 

Comme les mammifères, petits et gros, les oiseaux sont de grands timides et les apercevoir n’est pas très aisé.
Mais vous les entendrez dès que les  jours rallongent (Cliquez).

  • Pic noir
  • Pouillot véloce
  • Tarin des aulnes
  • Bécasse

 

Le Pic Noir (Dryocopus martius)


Un bruit facilement reconnaissable « Tak,Tak, Tak, Tak… » signale la présence  d’un  grand  oiseau :
Le Pic noir (Dryocopus martius, « celui qui abat les arbres ») dès le mois de Janvier.
Ce nicheur sédentaire aime les forêts de feuillus et mixtes; sa première observation dans notre région a été faite en 1955 à La Charmée. On le retrouve en 1966 dans la forêt de La Planoise ; depuis, on dénombre une augmentation importante des effectifs.
Ce fou de la batterie peut donner jusqu’à 8000 à 12000 coups de bec par jour à une vitesse d’approche du tronc pouvant atteindre 20km/h. Une telle performance risquerait d’endommager le cerveau, mais sa boîte crânienne peut absorber les chocs sans se briser grâce à un ingénieux mécanisme et à des articulations souples qui jouent le rôle d’amortisseurs. Ajoutez à cela, des paupières épaisses qui se ferment et protègent les yeux des éclats de bois et vous avez une belle adaptation à la vie sur les troncs.
Pourquoi un tel empressement ? Pour plusieurs raisons.

Le Pic noir est un oiseau qui aime vivre seul et il n’a pas son pareil pour déceler les arbres malades, attaqués par les larves d’insectes (Scolytes, Ips typographes) qui vivent sous l’écorce. Les larves de Capricornes creusent des galeries pendant plusieurs années et peuvent alors atteindre 2 à 9 centimètres de long, un vrai festin, mais qu’il faut aller récolter à l’aide d’une langue souple, très mobile munie d’hameçons enduits de glu ; langue qui lui permettra aussi de récolter des fourmis dont il raffole.
Les vieux tas de rondins oubliés et pourrissants, les souches vieillissantes font aussi son bonheur : il peut, en plein hiver, sous une épaisse couche de neige retrouver de mémoire ces garde-manger pleins de friandises.

Monsieur, ou Madame Pic aime son confort : quel oiseau peut se vanter d’avoir un petit chez soi où il peut dormir à l’abri de la pluie, du vent et de la neige ? C’est la loge, creusée à au moins 5 mètres de haut dans un arbre sain, un hêtre de préférence car chez les Pics, on aime les écorces lisses ; cela tombe bien : cette espèce est abondante à la Louvetière. Il le rejoint une heure avant le coucher du soleil et il y dort debout, accroché par ses 8 griffes à la paroi.

On a beau aimer sa liberté, il faut parfois accepter de se trouver un ou une partenaire pour assurer la continuité de l’espèce.
Les tambourinades du mâle permettent de faire passer des messages en rafale; ses coups de bec sur un arbre creux qui fait caisse de résonnance peuvent s’entendre dans un rayon de 10 kilomètres dès le mois de février. Dire que la femelle accourt serait exagéré : il y a environ 30% plus de mâles que de femelles, alors elle prend son temps, visite les environs et les loges qu’on lui propose.  Si le tronc ne présente ni lierre ni branches basses pouvant faciliter la montée d’un prédateur,  si il n’y a pas d’arbres trop proches (il faudra que l’entrée soit facile d’accès) et si l’arbre est sain, alors elle acceptera les épousailles et pondra 4 œufs blancs et lisses sur un lit de copeaux de bois.
Une quinzaine de jours après le retour du coucou, cherchez au pied des hêtres des fragments de bois blancs : un pic a certainement creusé une loge.
De ces œufs couvés 12 jours par les 2 parents, sortiront des poussins aveugles, sans plumes qui ne quitteront le nid qu’au bout de 27 jours, envol périlleux du haut de ces 5 mètres !

Terminons en signalant que 43 espèces de la forêt profitent des loges creusées par le Pic noir dont la Sitelle torchepot, la Martre et les frelons ainsi qu'une petite chouette très rare, d’origine nordique qui semble suivre sa progression : la Nyctale de Tengmalm.


Le Pouillot véloce
  (Phylloscopus collybita)


Huit grammes de chair et d’os, brun-olive, bec court et pointu d’insectivore, il volette sans arrêt entre les branchages; mais vous pourrez aussi le  reconnaître à son chant : il égrène des notes hachées  « tsip-tseup » qui lui ont valu le surnom de compteur d’écus. Les premiers chants peuvent être entendus dès février jusqu’au mois d’octobre.
S’il aime les broussailles il a une nette préférence pour les grands arbres avec un poste de chant à plus de 5 mètres de haut.
La majorité de la population nicheuse de Saône-et-Loire gagne des contrées méridionales (Midi de la France, Espagne, Maroc) où elle séjournera d’octobre à mars.
La migration prénuptiale débute en mars : les chants deviennent plus importants. Il construit dans un arbuste un nid en boule d’herbes sèches et de plumes dans lequel seront déposés 6 à 7 œufs blancs ponctués de brun. Après 13 jours d’incubation, les jeunes quittent le nid. Une deuxième nichée est alors possible.

Le Tarin des aulnes   (Carduelis spinus)


Petit, rayé au plumage jaune vif, il n’hésite pas à prendre des poses acrobatiques pour se régaler des chatons de l’aulne (strobile) contenant des graines. On pourra donc l’observer le long du Ruisseau de la Papeterie ou d’autres petits cours d’eau de la Louvetière. Son bec conique est aussi assez fort pour décortiquer les cônes d’Epicéa.

S’ils nichent rarement chez nous, ils arrivent par bande plus ou moins nombreuses au cours de leur migration avec deux passages, l’un en automne (fin septembre-début octobre), l’autre au printemps (mars). L’origine des oiseaux observés en Saône-et-Loire a pu être précisée grâce au baguage : la Norvège, la Russie et leur trajet migratoire passe par l’Allemagne.
Certains s’arrêteront pour passer l’hiver chez nous, on le retrouvera dans les haies, les bosquets de bouleaux, les parcs et jardins.

 

La Bécasse des bois  (Scolopax rusticolal)

 
Repérée comme surtout présente dans le Morvan, dans les boisements humides (Les oiseaux de Saône et Loire ; Bourgogne Nature), elle a tout à fait sa place à La Louvetière.

C’est un nicheur rare, un hivernant peu commun, mais elle est fréquente en période de passage de migration.

Les oiseaux arrivent nombreux fin novembre à la faveur de froid et de neige venant de Pologne et des régions sibériennes et cherchent à se nourrir en forêt, en bordure de ruisseau (vers, mollusques, graines). Ils poursuivront leur route jusqu’en Espagne ; les oiseaux bagués chez nous y sont repris à la chasse. Ils parcourent ainsi plusieurs milliers de kilomètres.

Leur retour (passage prénuptial) débute en février, et culmine en mars. C’est à cette période qu’on peut entendre la croûle du mâle, le soir, double ou triple croassement suivi de sifflets aigus.

Le Parc naturel régional du Morvan, la Société d’Histoire Naturelle d’Autun (SHNA), et le Club des bécassiers mènent depuis 2006 un programme de suivi de l’espèce grâce à des oiseaux équipés de balises Argos (http://www.becassesmigration.fr/)


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