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LA LOUVETIERE
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jeudi 21 novembre 2024

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Histoire de Broye


L’HISTOIRE DE BROYE

(Référence à des textes de Roland NIAUX)

 

La Louvetière ne nous révèle pas de vestiges remontant à plus de deux siècles en arrière. Pourtant le village a été occupé de tous temps :

Fin de la période néolithique, c'est-à-dire 2000 ans avant notre ère, le menhir érigé au hameau de Charmeau en atteste. (voir Annexes)

Deux voies romaines traversent Broye :

Elles reprenaient certainement des tracés plus anciens :

  • L’une dite d’Autun à Mâcon par, St Gengoux et Tournus, longe la limite nord de la Commune. Elle est encore très visible.
  • L’autre, dite d’Autun à Belleville, beaucoup moins visible, traversait le village de la porte de Broye à Montjeu, passait à la Grande Pâture, à proximité de Préau, franchissait le Rançon par un gué près du moulin de Prelay, traversait la ferme du Martinet, passait près du hameau de Charmeau et obliquait en direction de la vallée de la Brume.

Epoque gallo-romaine: Nous faisons un bond important dans le temps avec la découverte de cinq stèles funéraires gallo-romaines, érodées par les intempéries et situées à l’écart du hameau de Chapey. On devine cependant la figuration du défunt, ébauché dans le granit. (voir Annexes)

Moyen-Âge: Un nouveau saut dans l’histoire nous conduit au Moyen-Âge. Montjeu fut à cette époque le siège d’une puissante châtellenie des ducs de Bourgogne. Pierre Jeannin, Président de Cour au Parlement de Dijon, ministre d’Henri IV puis de Louis XIII, y fit bâtir à la fin du XVIème siècle un magnifique château (cliquer pour accéder à la  la rubrique) .

Au XIXème siècle, Broye connut de profonds bouleversements liés à l’implantation de l’empire Schneider au Creusot et aux environs (voir Annexes).

L’économie locale en fut amplement modifiée.

Broye contribua largement à l’approvisionnement en eau du Creusot, ce qui détruisit toute une économie fondée sur l’énergie hydraulique fournie par les ruisseaux captés. Moulins divers, martinets, sortes de marteaux mus par la force de l’eau, en particulier pour une fabrique de faux, ainsi qu’une papeterie disparurent.

  • Modification sociologique : La population trouva de l’embauche dans les usines du Creusot mais souvent le couple avait une double activité, travail en usine et petite exploitation agricole : des « ouvriers-paysans ».
  • En un siècle, nous sommes passés, sur le site de La Louvetière, d’un territoire agricole bâti diversifié à un espace forestier.

 

 

Sur de petites parcelles limitées par des murets dont on remarque encore les traces, étaient surtout cultivés pommes de terre, seigle, avoine, blé. À proximité des « locateries » disséminées près de points d’eau étaient, en général, élevées une ou deux vaches, quelques chèvres, des poules. Un âne facilitait les déplacements et pouvait avec la vache servir d’animal de trait. L’étude du cadastre de 1809 montre que la proportion terres agricoles et bois s’est inversée au cours du dernier siècle.

Cette société champêtre pratiquait de petits métiers : nombreux sabotiers, charbonniers, bûcherons ou journaliers. Elle survivait en autosuffisance de l’exploitation de ses petits lopins de terre.

On peut expliquer cette évolution :

  • Par l’attrait de la cité industrielle du Creusot florissante dans la première moitié du XXème siècle. 
  • Par la mécanisation de l’agriculture, dans les années 1950, qui a poussé à abandonner les terres ne se prêtant pas à ces nouvelles méthodes.
  • Par l’évolution des techniques énergétiques et la maille de réseaux qui ne peuvent desservir les lieux trop excentrés.

 

 

À la Louvetière, restent des ruines de petites locateries ou de maisons de personnes travaillant dans les bois. Les murets et les vestiges de haies plessées dessinent la répartition des champs remplacés à présent par de la forêt.

 

 

 

 

ANNEXES

 

LE MENHIR DE BROYE

Le Menhir est un témoin du passé néolithique de la commune de Broye, il permet de dater parfaitement (du carbone) l’époque où s’est implantée la civilisation néolithique : il y a plus de 6000 ans.


Le Menhir fut trouvé dans le champ de l’Houche à l’Hote, elle a été déplacée sur le bord de la route de Charmeau (et du GR 137). Il est haut de 4,80 m et pèse 18 tonnes. La pierre qui a été façonnée par l’homme, proviendrait de Fontenottes. En 1889, Monsieur Ramoussy et son fils utilisèrent 8 bœufs pour la traîner jusqu’au bord du chemin. En 1913, une équipe d’ouvriers des usines Schneider du Creusot ont mis 8 jours pour la placer où elle se trouve actuellement grâce à un important matériel.


Face aux convoitises suscitées par cette découverte, Monsieur Ramoussy refusa que le Menhir quitte les lieux de sa découverte et, ainsi restera-t-il à Broye.

(Les propriétaires du château de Mont D’Arnaud le voulaient dans leur parc, les archéologues de la région souhaitaient l’acquérir pour le mettre au Musée d’Autun).

Pour les chercheurs, les grandes pierres mégalithiques sont imprégnées d’une puissante signification symbolique. Ancêtres des obélisques, ces pierres pourraient indiquer les liens cosmiques reliant le ciel et la terre. Par ailleurs, les premières divinités apparaissent à cette époque, liées à la Terre-Mère. Le Menhir pourrait être en rapport avec un culte lié à la fertilité de la terre. On sait aussi que les lieux où se trouvent les Menhirs sont souvent des sites telluriques et magnétiques. Le Menhir participerait bien aux quatre grands éléments auxquels faisaient toujours référence les civilisations antiques. Relié à la terre que les hommes de l’époque commencent à cultiver et vénèrent, il l’était aussi à l’eau qui l’imprègne, eau de source, et à l’air dans lequel il s’élevait comme au feu (foudre) qui restera longtemps un objet de crainte superstitieuse.

Le 6 septembre 1990, Louis Lagrost (membre du Comité Départemental de la Recherche Archéologique de Saône-et-Loire) contemple en lumière rasante 2 dessins sur le Menhir de Charmeau : une lame de hâche polie de 45 cm et un petit personnage au niveau du sol, dans la position de l’orant (en prière), c’est-à-dire légèrement courbé, les bras levés vers le ciel.

Des dessins semblables ont été trouvés ailleurs en Europe (Italie, Mercantour…).

 

 

L’archéologue italien Emmanuel Anati émet l’hypothèse que la hache est assimilée à la foudre en tant que principe divin feu qu’invoque l’orant. Ces gravures seraient l’expression des liens qu’entretiennent l’homme et l’univers à travers la prière et, par conséquent, elles mettraient en évidence l’existence d’un culte indo-européen.

 

 

 

 

 

 

 

Sources :
- Louis Lagrost, « Le Menhir de Broye, ses gravures et son environnement archéologique », (Bulletin Société d’Histoire Naturelle, Autun)
- E.Anati, « Origine et significato storico-religioso della statue-stele », (Bolletino del Centro Comuno a Studi Preistoricin- B.C.S.P. n°25 44
- Roland Dufresnne, « Interprétations des gravures rupestres de la Vallée des Merveilles à la lumière des traditions védiques », (B.C.S.P. n°22)

 

 

LES PIERRES AUX SAINTS

En bordure du chemin allant de Velay, à Chapey, ancien chemin gallo-romain, on peut voir 5 monolithes, redressés en 1951.

Ces pierres tumulaires en granit sculptées au nombre de 5 sont des stèles funéraires, vestiges de la civilisation celtique de l’époque.

Dressées sur des tombes, ces stèles étaient sculptées et représentaient le défunt dont elles évoquaient la vie ou faisaient référence à une divinité locale.

La présence de ces stèles permet d’affirmer l’occupation celtique de ces lieux et de dater cette occupation au V ème siècle avant J.C.

 

Les pierres sculptées représentent : « une femme en pied », « une femme avec un enfant », « le buste grossier d’un personnage », « une statue fruste en pied » et la 5ème « l’image en pied d’un jeune homme aux bras grêles et aux mains exigües et ramenées par devant ».

Bien plus tard, la population locale a assimilé ces sculptures à la représentation de saints dont la fonction protectrice s’exerçait sur la préservation des champs alentours des dégâts occasionnés par les orages et la grêle, d’où leur nom de Saints ou Pierres aux Saints.

 

 

 

 

 

Sources : http://www.mairie-broye.fr/patrimoine

 

 

LA « REVOLUTION » SCHNEIDER

 

Jusqu’au XIXème siècle, l’activité économique reposait essentiellement sur l’agriculture. La population de Broye se répartissait en différents statuts :

  • le propriétaire : il a des terres, mais ne les exploite pas forcément.
  • Le cultivateur : propriétaire exploitant sa ferme
  • le fermier : il loue les terres qu’il exploite et rétribue le propriétaire en argent
  • le métayer : il loue les terres qu’il exploite et rétribue le propriétaire en nature (bétail, récolte).
  • le journalier : il loue son travail à la journée chez un fermier ou un métayer.
  • Le manouvrier ou manœuvre : employé à toutes les tâches de la ferme.

 

 

1836

1851

1866

1886

1906

1931

  Propriétaires

75

10

4

 

  Propriétaires/cultivateurs

 

53

45

19

23

86

  Cultivateurs

28

25

17

 

92

  Fermiers

2

2

23

22

45

 

  Métayers

 

7

1

 

  Journaliers

2

78

130

11

27

15

  Manœuvres

61

 

C'est en 1836 qu'entre en scène une famille lorraine, la famille Schneider. Eugène et Adolphe Schneider, à la recherche d'un site permettant l'établissement d'aciéries, décident de racheter les forges du Creusot qui possédaient les réserves houillères indispensables à la réalisation de leur projet et dont la région ne manquait pas de minerai de fer (mines de Mazenay-Change). Les Schneider mettent en place un plan de développement industriel et urbain du Creusot.

Les usines ont un besoin considérable de main-d’œuvre, les villages avoisinants saisiront cette opportunité et Broye ne fera pas exception, l’évolution de la population agricole du tableau en illustre le fait.

En 1901, la commune compte 63 employés aux usines Schneider : 40 manœuvres, 16 journaliers, 2 serruriers, 2 mineurs, 1 fraiseur, 1 chaudronnier, 1 perceur et 1 mouleur.

En 1913, 148 habitants de Broye étaient employés aux usines du Creusot.

Beaucoup continueront en parallèle leurs activités agricoles sous une forme ou une autre : les ouvriers-paysans.

Ce sera une véritable révolution dans les comportements et la vie du village ; la monétisation favorisera l’établissement de commerces à Broye : 14 débits de boissons, des magasins d’alimentation… et la vocation agricole du village s’étiole.

Les liens de la famille Schneider ne sont pas uniquement liés aux usines ; les Schneider sont aussi propriétaires à Broye (fermes de Chevannes, Montmaison, Bierre, St Guinot, Labonde, Martinet). Ils étaient liés par alliance à la famille Deseilligny qui possédait le château de Mont d’Arnaud. Ils ont fait construire aussi le château de Prelay. Les Vernes de Lyre et la Gravetière alimentent en eau Le Creusot et ses usines « gourmandes » en eau (cliquer pour accéder à la rubrique) .


                                      

 

Sources :- Valérie Cottin, « Les activités de Broye de 1830 à 1950 », (Le vieux Broye, Tome II)- Wikipédia, « Le Creusot »

M12T-DD/JG/CP-270416