Le voyageur venant d’Autun et se dirigeant vers Digoin ne peut manquer d’apercevoir sur sa gauche un ensemble de constructions qu’on ne s’attend pas à trouver dans ces collines bourguignonnes où paissent les placides bœufs blancs.
Piqué par la curiosité, notre intrépide visiteur franchit la porte monumentale et découvre fasciné le temple des Mille Bouddhas aux mille couleurs.
Il fut bâti sur le domaine du château de Plaige, sorte de petit manoir au style indéterminé qui dresse fièrement ses deux poivrières effilées. Ce petit édifice du XIXème siècle côtoie à présent, outre le temple proprement dit, un grand stupa, trente-six petits stupas entourant l’esplanade, un moulin à prières, un bâtiment abritant des chambres, un réfectoire, une boutique. Des chalets de bois sont dispersés alentour, dans la partie boisée du parc.
Une visite de l’intérieur du temple s’impose (moyennant une contribution financière, les nourritures spirituelles ne sauraient suffire au bien-être des lamas). Le touriste médusé s’extasie devant cette exubérance multicolore ; de la galerie, il domine la grande salle de prières sur laquelle veillent trois statues monumentales : au centre le bouddha Sakyamouni (7 mètres de haut), à droite, Tara Verte, la mère des bouddhas (elle est vraiment verte), et à gauche Gourou Rinpoché (« précieux maître », le second bouddha) ; tous deux un poil moins imposants mais néanmoins de taille fort respectable.
On admirera également d’autres statues de Bouddha, des peintures, des fresques et des frises, de nombreuses peintures murales illustrant la vie de Bouddha et les différentes lignées qui lui ont succédé.
Ce centre a été fondé en 1974 par un couple de disciples français de Kalou Rinpoché, un des premiers maîtres tibétains à avoir enseigné en Occident. Le temple a été inauguré en 1987. C’est le premier temple himalayen d’Europe. Il est construit sur le modèle du temple de Samyé, le premier édifié au Tibet.
En vous joignant à la communauté pour quelque temps, vous suivrez l’enseignement du Dharma, apprendrez à réciter des mantras et à confectionner des mandalas ; vous connaîtrez la vie du prince Siddhârta de A à Zen.
Si vous le désirez, vous pouvez vous extraire du monde et accomplir une retraite dans un des petits chalets du parc. Alors, peut-être, avec un bon karma, vous atteindrez au nirvana, à l’instar de Bouddha, l’Eveillé.
Site Web: http://www.paldenshangpa-la-boulaye.com/
M523T-RF/JG/CP-270416