LES FOUGERES
Les arbres, arbustes et les herbacées ne sont pas les seuls à coloniser le milieu de la Louvetière. Au contraire, les conditions écologiques, humides et souvent peu éclairées, en font le domaine de prédilection de plantes souvent mal connues : les fougères et les mousses.
Ce sont toutes des plantes apparues sur terre avant les plantes à fleurs, avant les oiseaux et la plupart des insectes pollinisateurs.
N’oublions pas qu’on trouve de nombreuses empreintes des lointains ancêtres de nos fougères actuelles dans les schistes qui accompagnent les veines de charbon (au Creusot et à Montceau ).
Ce furent les premières plantes à quitter le milieu aquatique pour s’installer sur la terre ferme et durent donc trouver un moyen de reproduction original. Mais regardons d’abord l’organisation d’une fougère : pas de feuilles mais une fronde, pas de tige, mais un rhizome souterrain (qui a par ailleurs une structure de tige) et qui lui permettra de coloniser progressivement le milieu.
Pas de fleur, donc, mais comment assurer le brassage des gènes, source de diversité et donc d’adaptabilité.
La solution trouvée est efficace, mais complexe :
La fleur n’ayant pas encore été « inventée », c’est la fronde qui porte de petits organes reproducteurs : les sporanges. Groupés en amas sur la face inférieure, ce sont de petits sacs contenant des spores. Sous l’effet de la sécheresse, le sporange se déchire et libère son contenu.
Les spores sont disséminées par le vent et si elles tombent dans un milieu favorable, elles donnent naissance à un petit organisme vert en forme de cœur : le prothalle, sans tige ni racine mais portant les organes sexués, mâles (anthéridies) et femelles (les archégones)
Lorsque la pluie ou même la rosée mouille de sol, les cellules mâles nagent dans cette fine pellicule d’eau et rejoignent les oosphères femelles. De leur union naitra un œuf puis une nouvelle fronde.
LE COIN DES SPECIALISTES
Ce relevé a été fait en plusieurs fois, à des périodes différentes de l’année.
Selon les saisons ces plantes sont visibles ou non.
Les ptéridophytes caractérisées par un appareil végétatif vascularisé et une reproduction par spores et prothalles. Dans ce groupe, on distingue les Filicales ou Fougères au sens strict caractérisées par de grandes frondes à nervures ramifiées.
Seules 4 espèces, mais la liste n’est pas exhaustive, ont été relevées à la Louvetière parmi les 74 que présente la flore française métropolitaine.
Athyrium filix-femina (Fougère femelle, appelée ainsi dès le Moyen Âge en raison de la délicatesse des feuilles). Limbe fragile et finement découpé ; elle recherche les lieux humides et ombragés.
Dryopteris filix-mas ( Fougère mâle, dont le nom date du XVIème siècle en raison de son aspect robuste). Elle occupe de milieux variés.
Polypodium vulgare (Polypode des bois) nom formé à partir de 2 racines grecques : polus : (nombreux )et pode (pied) en raison des anciennes feuilles restant sur le rhizome. C’est une fougère qui préfère les terrains acides en sous-bois, surtout sur les talus ou recouvrant les blocs rocheux.
Pteridium aquilinum ( Fougère aigle) : grande fougère pouvant atteindre 2m de haut formant souvent de vaste population ; espèce plutôt héliophile ne supportant pas les zones très ombragées, préférant les terrains filtrants assez secs.
M4241T-BF/JG/CP-270416